RAILANE

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mardi 19 janvier 2016

Deux intervenants invités par le Collectif citoyen langeadois pour éclairer une situation confuse

http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/departement/haute-loire/haute-loire-local/2015/11/29/deux-intervenants-invites-par-le-collectif-citoyen-langeadois-pour-eclairer-une-situation-confuse_11684023.html
 Abdelkader Railane et René Dupuy étaient invités jeudi soir par la Collectif citoyen langeadois à éclairer le public venu nombreux sur le concept de laïcité. Un échange salutaire en ces temps troublés… - David Catherine
Le concept de laïcité est en ce moment mis à mal par l’intrusion des radicalismes religieux qui en refusent les bases. C’est pour débattre de ce sujet d’actualité que le Collectif citoyen langeadois avait invité deux intervenants, jeudi.
La laïcité face à de nouvelles embûches
Le Collectif citoyen langeadois a organisé une soirée conférence-débat venant clôturer la journée de jeudi dédiée à la thématique de la laïcité (voir article ci-dessous). La directrice de l'école élémentaire Jules-Ferry, Isabelle Guey, présentait, en début de séance, aux quelque 90 personnes venues partager ce moment en mairie, les intervenants conviés par le Collectif : Abdelkader Railane, écrivain, représentant de la Commission pour la promotion de l'égalité des chances et de la citoyenneté (Copec), directeur de la mission locale d'Yssingeaux, et René Dupuy, professeur d'histoire, ancien directeur de l'IUFM et président du Centre d'histoire sociale de la Haute-Loire.
Après avoir dressé l'historique et les spécificités de la laïcité en France, René Dupuy, qui intervenait en premier, concluait ainsi sa présentation : « La laïcité est une sphère de l'État dans laquelle la religion n'a pas sa place. Elle implique la neutralité des fonctionnaires, des enseignements et des programmes. Élaborée à l'origine à l'encontre du clergé catholique, elle se heurte aujourd'hui à un autre problème qui peut se résumer à cette question : quelle place laisser aux musulmans, (l'Islam est à ce jour deuxième religion de France), pour qu'ils puissent vivre leur foi en toute quiétude ? ».

Abdelkader Railane prenait à son tour la parole qu'il souhaitait « sans tabou d'aucune sorte ».
« La radicalisation se heurte à nos valeurs » « Si l'on parle de laïcité aujourd'hui c'est qu'il y a un problème avec l'Islam, affirmait-il en préambule. Il y a plusieurs Islams. Il y a celui de nos parents qui n'a jamais posé de problème à la France, car ils ne savaient ni lire ni écrire. Or le Coran est sujet à interprétations. Livre de paix pour certains, livre de guerre pour d'autres… ». Les salafistes, quant à eux, pratiqueraient un Islam radical. Ils vivraient dans le mimétisme du prophète, modèle de perfection à leurs yeux. Pour eux, les lois divines seraient supérieures aux lois républicaines. « Refuser la laïcité, c'est refuser le pacte républicain. La radicalisation se heurte à nos valeurs. Mais il faut se souvenir que la plupart des musulmans vivent en France sans souci ».
Le débat s'engage avec le public qui s'interroge sur le phénomène de radicalisation et la difficulté de lutter contre. « Daech vend aux jeunes le paradis, insiste l'écrivain. Massacrer pour eux est légitime. Ils sont vidés de leur humanité. Quand j'étais jeune, j'étais raciste, homophobe et antisémite. Je suis issu d'un de ces quartiers où se développe l'esprit communautaire parce que nous vivons entre nous, entre Arabes.
« C'est seulement à l'étranger que l'on me regarde comme un Français » Et puis j'ai fait de la boxe. Au club, j'ai trouvé une vraie mixité ; les nationalités étaient mélangées. J'ai compris alors qu'il y avait une autre réalité. Et puis un professeur exceptionnel m'a mis des livres entre les mains… ». Abdelkader Railane évoque les « brimades » innombrables dont il est victime en tant que Français d'origine algérienne, depuis toujours. « Je vais vous confier une dernière chose : c'est seulement à l'étranger, à New-York, à Londres… que l'on me regarde comme un Français ».



lundi 7 décembre 2015

Je suis Français Musulman et je suis triste




Ce soir, je suis écœuré, énervé, j’ai un sale goût dans la bouche, ce soir je vais être différent, je ne vais pas être comme à mon habitude poli et mesuré. Les résultats des régionales viennent de tomber et comme le prédisaient les sondages le FN fait un score historique devançant de loin tous les partis politiques traditionnels. Alors désolé, mais ce soir je vais à travers ce manifeste vomir mon dégoût de ce qui se passe dans mon beau pays.
Mesdames, Messieurs les français qui avez voté pour Mme Le Pen et consort, vous m’attristez, ou plutôt vous me permettez de dire tout ce que je n’ose dire au quotidien, le quotidien d’un français musulman. J’ai mis français avant musulman et c’est volontaire. Oui je suis français ne vous en déplaise et cette francité comme je le crie souvent haut et fort n’est pas venue naturellement, non elle s’est acquise au fur et à mesure que je me reconnaissais français. Comme je le disais ce soir, je vais vous dire mon quotidien, je ne vais pas parler au nom des musulmans de France car je ne suis probablement pas représentatif de tous les musulmans de France. Je vais simplement vous parlez en mon nom propre. Je vis en France depuis ma naissance, c’est-à-dire il y a 44 ans, j’ai un parcours somme toute atypique, mais ce n’est pas ce qui nous intéresse aujourd’hui. Ce que nous intéresse c’est de comprendre pourquoi un gars comme moi qui respire la France au plus profond de son être se sent abandonné ce soir par le pays qu’il chérit tant. Pourquoi ne puis-je me sentir complétement français, pourquoi subsiste-t-il au plus profond de mon cœur un sentiment de tristesse. Pour comprendre ma détresse de ce soir, il faut vous remémorer le sentiment que vous avez éprouvé lors de votre 1ère rupture amoureuse et bien ce soir c’est ce sentiment qui m’habite. Oui mon pays ce soir m’a largué, pourtant j’avais mis énormément d’espoir dans notre relation, j’avais des projets de vie, des ambitions communes, l’envie d’entreprendre de construire pour nous et les générations futures. Mais ce soir tout s’effondre, rien n’est plus possible tout s’arrête car ce soir mon pays m’a trahi, il m’a trompé, il m’a bafoué avec la 1ère venue. Je suis victime d’infidélité, de trahison ! Je ne ferais pas l’erreur de sombrer, de me rebeller ou d’en venir au crime passionnel, non j’ai juste envie de te dire Pays, toi qui a vu naître les droits de l’homme, qui a rayonné par ton humanisme, qui t’es battu pour les droits des femmes, des homosexuels, toi qui t’es battu pour les minorités visibles, ce soir tu as failli, ce soir tu as baissé la garde et pour ça je t’en veux.
Depuis mon enfance, je sais que nous les enfants de l’immigration et plus particulièrement de l’immigration maghrébine nous sommes observés, surveillés, épiés et que toute mauvaise action, toute mauvaise attitude peut vite nous coûter. Je sais également que nous jouissons d’une image négative souvent associée à la violence, la délinquance, l’incivilité la liste n’est bien évidemment pas exhaustive. Certains comme Zemmour, diront, que ce n’est pas complétement faux, que les prisons peuvent en témoigner. D’autres diront que je sombre dans la victimisation, et pourtant comme j’aimerais être dans la victimisation mais réveillez-vous, pourquoi croyez-vous que le vote du FN est aussi élevé aujourd’hui ? Tout simplement parce qu’ils ont réussi à vous faire croire au mythe, des maghrébins fouteurs de merde, des musulmans ne pouvant vivre en coexistence avec les valeurs de la république. On vous a bassiné avec le mythe du choc des civilisations et vous êtes bêtement et naturellement tombés dans le piège tendu par ces ennemis du vivre ensemble, ces ennemis de la république.
Moi depuis plusieurs années, j’essaie tant bien que mal de montrer une autre image de celle donnée aux « arabes ». Dans mon activité professionnelle, comme dans ma vie extra professionnelle, dans ma vie de père de famille, de militant associatif, je veux toujours montrer une belle image, celle d’un citoyen français, respectueux des lois, des valeurs de la république. Pourtant dieu sait que je m’y emploi corps et âme, je cède systématiquement ma place aux femmes quand je suis dans un bus, je m’arrête toujours pour laisser traverser une personne quand je suis en voiture, j’informe la caissière lorsqu’elle a effectué une erreur à mon avantage sur mon ticket de caisse. Je m’astreins à toujours, vraiment toujours, montrer une autre image que celle laissée dans l’inconscient collectif par des « comme moi » : des maghrébins. L’exemplarité a depuis plusieurs années été le moteur de mon comportement, casser les représentations, montrer que ce qui est dit est faux car je le prouve. Montrer que nous sommes effectivement maghrébins, et musulmans mais que nous sommes également ma famille et moi des français bien sous tous rapport, des français méritants, patriotes que nous aimons le drapeau, la devise républicaine que nous chérissons notre pays. Mais MERDE, tout ça ne suffit pas, on doit, je l’ai compris être encore plus blanc que blanc. Nous devons toujours prouver, toujours montrer patte blanche. Non, on ne nous accepte pas naturellement, c’est une triste réalité. Je suis français oui mais français MAGHRÉBIN.
Savez-vous ce que c’est que d’être français maghrébin, et bien je vais tenter de vous montrer que malgré mes efforts jamais non jamais je ne serai regardé comme un français à part entière. Prenez un exemple : je suis directeur de Mission Locale, imaginez que lors de plusieurs recrutements j’embauche 3 personnes et que 2 sont issus de l’immigration. Et bien je peux vous assurer que l’on va me suspecter de faire du communautarisme. Alors que si mon collègue Luc directeur d’une autre Mission Locale recrutait 3 personnes "bien françaises" comme on dit, jamais il ne serait suspecté de communautarisme, pire encore si le même Luc recrutait lui, 3 personnes issues de l’immigration aucun soupçon ne viendrai entacher son choix. Vous voyez en quelques secondes, je vous prouve que je suis différent.
Vous voulez encore des exemples, au moment des attentats horribles perpétrés par Mohamed Merah, ma première pensée et j’en ai honte a été d’espérer que celui qui avait commis ces actes odieux ne soit pas musulman. Je ne me suis pas préoccupé dans un 1er temps des victimes, ni des familles de ces victimes, non j’ai pensé à ma petite personne en me disant que si c’était un musulman nous allions encore trinquer. Pauvre de moi ! Mais pourquoi ai-je eu cette pensée ? Je vous rassure pour les attentats Charlie Hebdo et ceux du 13 novembre, j’ai changé ma vision des choses. Aujourd’hui, j’ai compris que j’étais effectivement musulman mais je n’étais absolument pas comptable de tout ce que font les musulmans de France ou d’ailleurs. Je ne représente que moi-même et c’est déjà beaucoup. Chaque croyant aura à répondre de ces actes le jour du jugement dernier, j’en ai fait mon parti par conséquent je ne représente que moi. Et les propos que j’emploie et utilise dans ce manifeste n’engage que moi et pas une communauté. D’ailleurs, pour ma part je ne me reconnais que dans la communauté nationale.
Chaque jour, je côtoie des collègues, des amis, des élus, des partenaires et lorsque des évènements comme celui du 13 novembre arrivent, les remarques concernant les musulmans, les arabes, fusent. J’arrive à comprendre pourquoi, je me mets à la place d’un français sur plusieurs générations, comprenez un français blanc, type européen et je peux comprendre qu’il soit en rébellion. Même les amalgames, je les comprends, comment ne pas comprendre le français qui au fond de son village entend que des jeunes tuent au nom d’une religion qui n’est pas la religion naturelle de leur pays. Des jeunes français, mais des jeunes issus de l’immigration, voilà la grosse différence, alors le français lambda laisse naitre au fond naturellement un sentiment de rejet vis-à-vis d’une certaine population. Comment est-ce que je réagirais moi à leur place, je ne sais pas et je ne peux pas le savoir. Alors je me garderai bien de juger, surtout moi qui lutte contre toutes les formes de préjugés. Non moi j’en veux au marchand de haine, au vendeur de peur, au commercial de la malveillance, c’est eux et eux seuls qui sont responsables de la dislocation des communautés, de l’émiettement de la fraternité si chère à notre devise. Les français issus de l’immigration et les français sur plusieurs générations, NOUS sommes des victimes collatérales de ces pourvoyeurs de méchanceté.
Ce soir, je veux croire que la France ne deviendra pas le chantre de l’idéologie fasciste en Europe. Je suis un humaniste optimiste mais j’avoue que ce soir mon optimisme en a pris un coup, je suis un ancien boxeur, je ne jette jamais l’éponge quitte à prendre beaucoup de coups, mais j’encaisse, je résiste et je reste debout.
Abdelkader RAILANE

vendredi 4 décembre 2015

Lutte contre la radicalisation

Le 12 novembre dernier, j'intervenais devant 6 ministres autour des questions liées aux phénomènes de radicalisation. Malheureusement, l'actualité nous rattrapait le lendemain avec les terribles attentats qui ont endeuillé notre pays.


Cela fait maintenant plusieurs années que la religion musulmane est sujet à controverse.
Aujourd’hui, le musulman est naturellement décrit comme violent, intolérant, sexiste, rétrograde, n’hésitant pas à recourir au terrorisme aveugle pour parvenir à ses fins. Il n’existe pas une journée où il n’est pas fait état d’un acte délictuel ou antirépublicain perpétré par un musulman. Le 7 janvier dernier et ce 13 novembre viennent malheureusement confirmer tout ce qui a pu être dit depuis plusieurs années. Pire même, les attentats violents inacceptables de ces derniers jours nous apprennent que le pire peut être devant nous.
L’islam radical, et les dérives qui l’accompagnent, se développe rapidement dans notre pays. Il se développe plus vite et plus férocement que ce que nous avions pu imaginer.
Pourquoi ce radicalisme, notamment des jeunes français musulmans issus de l’immigration ? La réponse se trouve à mon avis en partie dans le statut social de ces jeunes. J’entends par-là que nombreux sont les jeunes français musulmans vivant dans des quartiers dits difficiles. Ces jeunes sont confrontés à un taux de chômage souvent très élevé. Les conditions de vie qui leur sont proposées encouragent naturellement le communautarisme tant culturel que cultuel. Ces jeunes vivent entre eux et par conséquent renforcent collectivement leur appartenance à une ethnie ou une religion. Ils sont naturellement enclin à penser qu’ils sont discriminés et rejetés par la société française sous prétexte de ne pas avoir la bonne religion ou la bonne couleur de peau. Cette victimisation qu’ils cultivent au quotidien handicap toute prise d’initiative visant à réussir leur insertion tant sociale que professionnelle. Par ailleurs, le communautarisme dont ils sont implicitement victimes engendre un refus de la société française et des valeurs naturelles de la république notamment les valeurs de laïcité. La vie qu’on leur propose  n’est évidemment pas acceptable, par conséquent certains jeunes ont naturellement perdu tout idéal. Enfin, certains jeunes musulmans, vivent les prises de positions nationales et internationales vis à vis de l'Islam comme une véritable humiliation. Le sentiment d'humiliation est très présent dans la rhétorique employée par DAESH.  Il faut lutter contre ce sentiment, on peut réparer l’injustice on ne peut pas réparer une humiliation. Donner un idéal à notre jeunesse, leur  permettre de trouver une identité professionnelle, réconcilier nos jeunes avec les valeurs de la république voila un chantier important  pour notre société.
Je travaille actuellement sur un projet de lutte contre la propagande initiée par le groupe terroriste DAESH  sur les réseaux sociaux.
                                                                                                   Abdelkader RAILANE




jeudi 7 mai 2015

Tous egaux, tous racistes?

Film initié dans le cadre de mes fonctions pour la COPEC 43.
il a été réalisé par Eric Violon.

dimanche 30 novembre 2014

« Cœur hallal » en lice pour le prix du Noël des romanciers d’Auvergne

« Cœur hallal » en lice pour le prix du Noël des romanciers d’Auvergne

Édition. Le roman d’Abdelkader Railane fait partie des cinq livres qui seront soumis au jury du Salon littéraire de Combronde (Puy-de-Dôme).

« Cœur hallal » est le deuxième livre d’Abdelkader Railane, auteur également d’«  En pleine face ».  Photo Le Progrès
« Cœur hallal » est le deuxième livre d’Abdelkader Railane, auteur également d’« En pleine face ». Photo Le Progrès
Vingt-cinq livres ont été proposés aux membres de la commission lecture de l’Andra (Association du Noël des romanciers d’Auvergne). Cinq titres ont été retenus et seront soumis au jury du Salon littéraire, le 14 décembre à Combronde (Puy-de-Dôme). Un salon réservé exclusivement aux jeunes auteurs auvergnats.
Parmi ces cinq titres figurent Cœur hallal de l’Yssingelais Abdelkader Railane (Éditions Jeanne-d’Arc) ; mais aussi L’Héritière de Tournobert de Françoise Weydenmeyer (In octavo éditions) ; L’Avenir de ma terre : toi, Alice, ma fille d’Henri-Alexis Sol (Société des écrivains) ; Le P’tit Berlaudiot de Serge Camaille (Marivole) ; et La Lune cendrée de Brune-El (édition Hélène Jacob),
Dans Cœur hallal , Abdelkader Railane, par ailleurs directeur de la mission locale et ancien sportif de haut niveau, aborde les questions de racisme et d’extrémisme, avec un regard d’humaniste profondément optimiste.

mercredi 8 octobre 2014

Interview Haute-Loire Info

" L'antisémitisme que nous n'acceptons pas ", c'est le thème de la conférence qui sera animée par le rabbin David Meyer ce mercredi 8 octobre à 18h30 au Centre Pierre Cardinal, au Puy-en-Velay. C'est Abdelkader Railane qui le fait venir. Le secrétaire permanent de la Commission pour la Promotion de l’Egalité des chances et la Citoyenneté (COPEC) qui s'attache à faire la promotion du " Vivre ensemble " a pris le temps de répondre à nos questions sur la montée de l'antisémitisme en France, et la multiplication des actes de discrimination en France...
Haute-Loire Infos : Pourquoi avoir fait appel à un rabbin comme David Meyer pour cette conférence ?
Abdelkader Railane : L'antisémitisme est encore un fléau dans notre beau pays, où les actes antisémites ont progressé de 91% depuis le début de l'année. David Meyer va en parler, il va également évoquer les préjugés que l'on a tous, et notamment sur la communauté juive. Par exemple celui qui consiste à dire que les juifs sont riches, ou qu'on les retrouve à la télévision. Ces préjugés peuvent amener à des fins tragiques comme on l'a vu avec la mort du jeune Ilan. Je crois que David Meyer a cette subtilité de faire en sorte que les personnes qui l'écoutent revoient un peu les caricatures qu'ils peuvent avoir au fond d'eux-mêmes sur la communauté juive.
Haute-Loire Infos : La lutte contre le racisme n'est-il pas un combat perdu d'avance ?
Abdelkader Railane : Je ne crois pas, quand j'étais plus jeune, j'étais raciste, homophobe et antisémite. J'avais le package ! Aujourd'hui je lutte contre tous ces fléaux. Si j'ai changé c'est à travers des actions, des gens que j'ai rencontrés, des conférences, donc je crois en ce que je fais et en la possibilité de chacun de pouvoir changer. Je crois en l'homme et c'est important. Je pense que c'est la méconnaissance de l'autre qui fait que l'on peut sombrer malheureusement dans le rejet. Il y a aussi, bien sûr, les conditions économiques du pays qui engendrent le repli communautaire et religieux, et je crois que l'on ne peut pas rester sans rien faire. Il faut se battre, et je me bats. J'invite les peronnes à se rendre à la conférence pour qu'elles se battent avec moi.
Haute-Loire Infos : Il s'agit également de lutter contre les amalgames ?
Abdelkader Railane : Bien sûr, il y en a qui sont coriaces. Il faut lutter contre les préjugés. Einstein disait " Il est plus facile de casser les atômes que de casser ses propres préjugés ! ". Casser les préjugés est un long travail qui se fait  à travers des rencontres, d'assister à une conférence comme celle-ci pour aller vers le meilleur.
Haute-Loire Infos : Les actes de discrimination se présentent sous quelles formes en Haute-Loire ?
Abdelkader Railane : Ils sont présents partout, et en Haute-Loire au prorata de notre département. Par exemple à travers l'emploi, le logement ou les loisirs. heureusement on est sur un petit bassin, tout le monde se connaît, et les actions que l'on a pu donner avec différents partenaires ont donné satisfaction. On est vigilant, et je n'hésite pas à intervenir quand c'est nécessaire.
Haute-Loire Infos : Est-il difficile de prêcher la bonne parole, également, au niveau de la communauté musulmane ?
AbdelKader Railane : On a tous eu une prise de conscience après le meurtre de l'otage français Hervé Gourdel. Il y a le phénomène " Pas en mon nom ! " qui s'amplifie en France, c'est une manière pour la communauté mulsulmane de France de montrer qu'elle est contre cette barbarie atroce qui frappe notre planète. Globalement les gens que je rencontre sont très attachés aux valeurs de la République, de la la laïcité, mais il y a malheureusement encore une fois des personnes qui sont dans le repli. Je ne lutte pas contre elles, j'essaye de les faire changer. Les valeurs de la République sont le ciment qui doit permettre de fédérer toutes les communautés.