RAILANE

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vendredi 18 janvier 2013

INTERVIEW

Abdelkader Railane est notre invité ce week-end. Le directeur de la Mission Locale d'Yssingeaux est également le représentant départemental de la Commission pour la promotion de l'égalité des chances et de la Citoyenneté, il vient d'écrire un livre intitulé " En pleine face " aux éditions Ex-Aequo. C'est l'histoire d'un jeune garçon de 14 ans issu d'une famille d'origine magrébine qui vit dans une cité HLM du Nord de la France. Nous l'avons inetrrogé sur cet ouvrage, et sa vision du monde actuel. Nous avons également voulu en savoir plus sur sa personnalité...
Haute-Loire Infos : Qu’est-ce qui vous a incité à écrire ce livre «  En pleine face », et quels messages véhicule t-il ?
Abdelkader Arailane : En fait,  ce sont les multiples sollicitations que j'ai  reçues de mon entourage qui m'ont incité à me lancer dans l’écriture. “Tu as une histoire inhabituelle qui mérite d’être partagée” C'est tout le sens qui a prévalu à l'écriture de ce roman, avec cet espoir, peut être ambitieux, que l'exemple de cette histoire éveille au delà de la curiosité l'envie d'explorer quelques méandres d'une trajectoire... Atypique ...La double culture est une expérience, qui peut être pour beaucoup traumatisante et qui est, par-là même, lourde de conséquences au niveau de la construction ou de la reconstruction identitaire. C’est  sur ce thème que le roman  tente de nous faire  réfléchir.
Haute-Loire Infos : Quel regard portez-vous sur la société actuelle, et notamment à travers vos fonctions de directeur de la COPEC ?
Abdelkader Arailane : J’ai un regard  sur la société en ce qui concerne les problèmes de diversité et de lutte contre les discriminations plutôt pessimiste dans l’analyse et optimiste dans la volonté. Je m’explique : Pessimiste, parce qu’aujourd’hui les grandes actions politiques sur la discrimination se font de plus en plus rares. La mobilisation des institutions s’est étiolée au fil des années. Un peu à l’image de notre société on zappe rapidement d’un sujet à l’autre d’une priorité à l’autre. Il faut croire que la  lutte contre la discrimination et la promotion de la diversité ne sont plus des sujets à  « la mode ». Optimiste, car aujourd’hui on voit naturellement la société changer, on peut ainsi voir des personnes issues de l’immigration occuper des postes importants, ou des postes qui leur étaient jadis fermés. Ce changement est un message fort pour les jeunes générations qui font face dorénavant à une France multiculturelle, qui leur ressemble. Une France qui récompense le mérite.
Haute-Loire Infos : La Haute-Loire est-elle un peu plus épargnée que d’autres départements, au niveau des actes racistes, homophobes ou antisémites ?
Abdelkader Arailane : La Haute Loire est historiquement une terre d’accueil enclin à la générosité. Il n’y par conséquent pas plus d’actes discriminants dans notre département que dans d’autre. La COPEC 43  reste néanmoins mobilisée en activant une veille permanente sur le territoire.   Car  malheureusement, Les comportements racistes, homophobes ou antisémites existent un peu partout.
Haute-Loire Infos : Parlons de vous à présent,  comment vous êtes vous construit sur le plan personnel et professionnel ? (les grandes lignes).
Abdelkader Arailane : Je me suis construis dans un premier temps à travers le sport (la boxe). Parallèlement, je me suis également assuré un avenir professionnel  qui m’a conduit vers le poste de directeur de la Mission Locale à Yssingeaux. Je suis marié, père de deux enfants.
Haute-Loire Infos : Comment occupez-vous vos temps libres ?
Abdelkader Arailane : Mon temps libre est plutôt limité, il est par conséquent réservé à ma famille. Néanmoins je reste très attaché à la boxe, je donne un cours de boxe chaque semaine dans une association. Histoire de ne pas perdre la main ! J’essai également d’assouvir autant que possible ma passion pour la lecture.
Haute-Loire Infos : Quelle est la personnalité pour laquelle vous avez le plus d’admiration, et pourquoi ?
Abdelkader Arailane : Sans hésitation, mon père. En effet il nous a transmis à mes sœurs, mes frères et moi des valeurs de tolérance, d’altruisme et de générosité. Mon père est arrivé en France en 1957 sans savoir ni lire, ni écrire. L'Algérie Française de l’époque ne lui offrait que très peu de solutions, à part vivre comme un serf dans les campagnes. La métropole promettait à certains un avenir meilleur et c’est cet avenir que mon patriarche était venu chercher. Son parcours a été courageux et difficile, voilà pourquoi je l’admire tant.
Haute-Loire Infos : Quel est votre philosophie de la vie, votre idéal de vie ?
Abdelkader Arailane : « Dans la vie rien n’est joué d’avance… »