Le concept de laïcité est en ce moment mis à mal par l’intrusion des radicalismes religieux qui en refusent les bases. C’est pour débattre de ce sujet d’actualité que le Collectif citoyen langeadois avait invité deux intervenants, jeudi.
La laïcité face à de nouvelles embûches
Le Collectif citoyen langeadois a organisé une soirée conférence-débat venant clôturer la journée de jeudi dédiée à la thématique de la laïcité (voir article ci-dessous). La directrice de l'école élémentaire Jules-Ferry, Isabelle Guey, présentait, en début de séance, aux quelque 90 personnes venues partager ce moment en mairie, les intervenants conviés par le Collectif : Abdelkader Railane, écrivain, représentant de la Commission pour la promotion de l'égalité des chances et de la citoyenneté (Copec), directeur de la mission locale d'Yssingeaux, et René Dupuy, professeur d'histoire, ancien directeur de l'IUFM et président du Centre d'histoire sociale de la Haute-Loire.
Après avoir dressé l'historique et les spécificités de la laïcité en France, René Dupuy, qui intervenait en premier, concluait ainsi sa présentation : « La laïcité est une sphère de l'État dans laquelle la religion n'a pas sa place. Elle implique la neutralité des fonctionnaires, des enseignements et des programmes. Élaborée à l'origine à l'encontre du clergé catholique, elle se heurte aujourd'hui à un autre problème qui peut se résumer à cette question : quelle place laisser aux musulmans, (l'Islam est à ce jour deuxième religion de France), pour qu'ils puissent vivre leur foi en toute quiétude ? ».
Abdelkader Railane prenait à son tour la parole qu'il souhaitait « sans tabou d'aucune sorte ».
« La radicalisation se heurte à nos valeurs » « Si l'on parle de laïcité aujourd'hui c'est qu'il y a un problème avec l'Islam, affirmait-il en préambule. Il y a plusieurs Islams. Il y a celui de nos parents qui n'a jamais posé de problème à la France, car ils ne savaient ni lire ni écrire. Or le Coran est sujet à interprétations. Livre de paix pour certains, livre de guerre pour d'autres… ». Les salafistes, quant à eux, pratiqueraient un Islam radical. Ils vivraient dans le mimétisme du prophète, modèle de perfection à leurs yeux. Pour eux, les lois divines seraient supérieures aux lois républicaines. « Refuser la laïcité, c'est refuser le pacte républicain. La radicalisation se heurte à nos valeurs. Mais il faut se souvenir que la plupart des musulmans vivent en France sans souci ».
Le débat s'engage avec le public qui s'interroge sur le phénomène de radicalisation et la difficulté de lutter contre. « Daech vend aux jeunes le paradis, insiste l'écrivain. Massacrer pour eux est légitime. Ils sont vidés de leur humanité. Quand j'étais jeune, j'étais raciste, homophobe et antisémite. Je suis issu d'un de ces quartiers où se développe l'esprit communautaire parce que nous vivons entre nous, entre Arabes.
« C'est seulement à l'étranger que l'on me regarde comme un Français » Et puis j'ai fait de la boxe. Au club, j'ai trouvé une vraie mixité ; les nationalités étaient mélangées. J'ai compris alors qu'il y avait une autre réalité. Et puis un professeur exceptionnel m'a mis des livres entre les mains… ». Abdelkader Railane évoque les « brimades » innombrables dont il est victime en tant que Français d'origine algérienne, depuis toujours. « Je vais vous confier une dernière chose : c'est seulement à l'étranger, à New-York, à Londres… que l'on me regarde comme un Français ».
Le Collectif citoyen langeadois a organisé une soirée conférence-débat venant clôturer la journée de jeudi dédiée à la thématique de la laïcité (voir article ci-dessous). La directrice de l'école élémentaire Jules-Ferry, Isabelle Guey, présentait, en début de séance, aux quelque 90 personnes venues partager ce moment en mairie, les intervenants conviés par le Collectif : Abdelkader Railane, écrivain, représentant de la Commission pour la promotion de l'égalité des chances et de la citoyenneté (Copec), directeur de la mission locale d'Yssingeaux, et René Dupuy, professeur d'histoire, ancien directeur de l'IUFM et président du Centre d'histoire sociale de la Haute-Loire.
Abdelkader Railane prenait à son tour la parole qu'il souhaitait « sans tabou d'aucune sorte ».
« La radicalisation se heurte à nos valeurs » « Si l'on parle de laïcité aujourd'hui c'est qu'il y a un problème avec l'Islam, affirmait-il en préambule. Il y a plusieurs Islams. Il y a celui de nos parents qui n'a jamais posé de problème à la France, car ils ne savaient ni lire ni écrire. Or le Coran est sujet à interprétations. Livre de paix pour certains, livre de guerre pour d'autres… ». Les salafistes, quant à eux, pratiqueraient un Islam radical. Ils vivraient dans le mimétisme du prophète, modèle de perfection à leurs yeux. Pour eux, les lois divines seraient supérieures aux lois républicaines. « Refuser la laïcité, c'est refuser le pacte républicain. La radicalisation se heurte à nos valeurs. Mais il faut se souvenir que la plupart des musulmans vivent en France sans souci ».
Le débat s'engage avec le public qui s'interroge sur le phénomène de radicalisation et la difficulté de lutter contre. « Daech vend aux jeunes le paradis, insiste l'écrivain. Massacrer pour eux est légitime. Ils sont vidés de leur humanité. Quand j'étais jeune, j'étais raciste, homophobe et antisémite. Je suis issu d'un de ces quartiers où se développe l'esprit communautaire parce que nous vivons entre nous, entre Arabes.
« C'est seulement à l'étranger que l'on me regarde comme un Français » Et puis j'ai fait de la boxe. Au club, j'ai trouvé une vraie mixité ; les nationalités étaient mélangées. J'ai compris alors qu'il y avait une autre réalité. Et puis un professeur exceptionnel m'a mis des livres entre les mains… ». Abdelkader Railane évoque les « brimades » innombrables dont il est victime en tant que Français d'origine algérienne, depuis toujours. « Je vais vous confier une dernière chose : c'est seulement à l'étranger, à New-York, à Londres… que l'on me regarde comme un Français ».
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