source : article "La Voix du Nord" (cliquez sur le lien ci-dessus )
Quelques morceaux choisis au fil des 166 pages du roman :
Quelques morceaux choisis au fil des 166 pages du roman :
> À propos de son père : ...
« Il avait débarqué à Marseille en 1956, et pris le train direction Paris où un emploi l'attendait. Malheureusement (ou heureusement) mon père s'est endormi dans le train et a loupé l'arrêt. Il est alors descendu en gare de Douai. Des policiers le voyant perdu lui ont conseillé de rejoindre un camp de Maghrébins à Waziers. Ce qu'il fit. » L'histoire est véridique. À quoi tient le destin d'une famille !
> À propos d'un « prédicateur » fondamentaliste qui avait tenté d'imposer son autorité dans le quartier, dans les années 80 : « Un matin, il eut le malheur d'interpeller trois vieux qui allaient, cigarette aux lèvres, jouer au PMU :"N'avez-vous pas honte, mécréants, de fumer la cigarette prohibée par notre prophète et d'aller en plus alourdir votre sort en jouant aux jeux de hasard ?"(...) À peine eut-il terminé sa phrase qu'une poursuite s'engagea. Lui, devant, les mains tenant le bas de sa djellaba, les trois chibanis (« vieux » en arabe) de la Cité vociférant derrière lui. Résultat de la course, une raclée monumentale pour le jeune impétueux à qui l'arrogance avait fait oublier un principe de base en Islam : le respect. » Véridique ! Abdelkader en rit encore aujourd'hui.
> À propos de l'émancipation des filles : « Quelque temps après avoir obtenu son permis, en 1976, Faiza décrocha un emploi dans une usine (...) Elle devenait un modèle d'émancipation dans toute la Cité : ce fut la première fille maghrébine à occuper un emploi. Et quel boulot, à l'usine, avec une majorité de mecs. Papa allait à nouveau subir les soubresauts des voisins. » Là encore, histoire vraie.
Et qui finit bien : le courage de M. Railane étant à toute épreuve, ses autres filles ont suivi le même chemin !
> Regard sur sa double culture : « Je la compare à une vinaigrette : mon vinaigre, c'est l'Algérien qui est en moi, il bouillonne, il cherche sa reconnaissance, il irrite, il veut qu'on lui donne sa place, il est mal dans sa peau, il veut partager sa différence. Mon huile, c'est le Français qui séjourne dans mon esprit, il est calme, reposé, il s'assoit au bord des lois de la République, il est pondéré et surtout il repose sur un socle solide, le droit du sol. Alors comme toute bonne vinaigrette, les mélanges doivent se faire avec rigueur et sérieux, ni trop, ni pas assez (...) Il est important pour moi que le mélange des cultures se fasse de façon homogène et surtout équilibrée. »
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